Mise en scène : Charles Lee
avec : Félicie Fabre, Lou Ken et Luciano Travaglino
Cette pièce, comme Nous les Héros écrite quelques années plus tard, propose une description du monde du théâtre dans ses aspects forains, mais constitue aussi un hommage aux rêves et aux folies des gens de théâtre, à leur fragilité, à l’utopie qui les anime malgré eux et à leur bêtise peut-être aussi.
De grands inadaptés de la vie qui se battent, à l’instar de Don Quichotte, contre les moulins à vent de la vie et de l’art, et qui le font avec leurs armes, c’est-à-dire avec maladresse, beauté, emphase, douleur et inconscience.
Une sorte de tableau épique et intimiste à la fois.
Difficile de parler de quelque chose qui est encore dans le monde des rêves, pas encore réalisé.
Il me semble prétentieux de prétendre ‘faire’ autre chose que de piocher, et de choisir dans le matériau des anecdotes de la vie quotidienne de ces trois comédiens qui vivent le Music Hall ou son équivalent tous les jours de leur vie.
Le texte quasi parfait de Jean-Luc Lagarce implique des bons choix plutôt qu’une « fabrication » de mise en scène.
C’est surtout cette bataille qui m’intéresse dans Music Hall. Comment jour après jour, soir après soir dans des lieux de plus en plus miteux, l’on trouve le courage de continuer ; leur bataille pour survivre pour vivre.
Certes, je sais qu’il y aura un jeu de pendrions traversant et modifiant l’espace scénique, mais pour le reste laissons les comédiens vivre leur propre vie.
Je ne suis pas là pour dire : « c’est courageux ce que vous faites ; continuez à tout prix parce que le monde, sans vous, sera misère et barbarisme sans vos rêves, qui sont aussi les nôtres. »