Lieux de création et de résidence artistique

Cie LE TATOU THÉÂTRE – VASSILISSA

Du 27 février au 14 mars 2023
Durée

VASSILISSA

en résidence du 27 février au 14 mars 2023

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Sonia Pavlik / Ecriture

Clara Domingo / Mise en scène et jeu

Emilie Houillon (La Louise) / Création musicale et jeu

Elise Bénard / Scénographie et dessin en direct

Susy Chetteau / Chorégraphie et mouvement dansé

Clara Shwartzenberg / Direction d’actrices

Yan Dekel / Création sonore et lumière – Régie

Marie Harel / Direction d’actrice et création des costumes

NOTE D’INTENTION

Après « Le Pays de Rien » de Nathalie Papin, la Cie Le Tatou Théâtre présente aujourd’hui « Vassilissa ». Ce conte initiatique, réécrit et réinterprété par Sonia Pavlik, raconte le parcours d’une jeune fille de la mort de sa mère à sa visite chez la BABA YAGA. Il est le premier d’un triptyque de spectacles Jeune Public – Tout Public consacrés aux parcours initiatiques de jeunes filles. Cette série se fait dans le souci de valoriser des parcours féminins dans le théâtre jeune public.

A travers cette quête initiatique, le cycle du vivant se met en marche. Vassilissa doit quitter le cocon protecteur de la « mère » pour gagner sa liberté : GRANDIR.

« Vassilissa » , c’est l’histoire d’un déploiement, d’une métamorphose, à condition de maintenir vivant en soi le feu, le feu de l’intuition, le feu créatif et transformateur, celui qui fait d’une chrysalide un papillon. La mère de Vassilissa lui a donné la vie et le goût de la vie – à travers la poupée qu’elle lui transmet – , car l’apprentissage de Vassilissa et le nôtre est bien celui-ci: honorer le vivant en soi, honorer et respecter le vivant en toute chose et matière, le replacer au centre de nos préoccupations et de nos choix , le reconnaître dans le minuscule, l’humble et l’accueillir dans l’incommensurable.

Donner, trouver, retrouver ou ne pas perdre, transmettre et préserver le GOUT DU VIVANT, voilà bien notre quête et notre lègue, à tous âges!

Clara Domingo – Septembre 2020

NOTE DE L’AUTRICE

« La magie a souvent été pensée comme l’art de faire devenir vrai les rêves, l’art de réaliser les visions. Mais avant de rendre réelle une vision, nous devons la voir. Nous devons avoir de nouvelles images à l’esprit, nous aventurer dans un paysage transformé, raconter de nouvelles histoires » écrit Starhawk, psychologue, sorcière revendiquée et militante écoféministe dans Rêver l’obscur. Lorsque le conte commence, Vassilissa, est une enfant sans mère et avec un père absent. Aveugle face à sa propre puissance, elle est incapable d’imaginer sa vie, de s’inventer. Sa belle-mère et ses filles la dépossèdent même un peu plus d’elle-même en la malmenant. Vassilissa ne sait pas dire non à leurs caprices, elle ne leur oppose aucune limite, elle n’a pas de désir si ce n’est de leur obéir. En proie à l’ombre, elle n’a pas de voix si ce n’est celle que sa poupée lui prête. Dans l’histoire de Vassilissa, je vois un cheminement à l’enjeu capital : celui que l’on fait pour récupérer sa propre puissance, pour s’autoriser à sortir du bois, pour faire disparaître ce qui nous maintient dans la pénombre. Comment apprivoiser sa part d’ombre pour mener une existence libre et éclairée de l’intérieur ? Telle est pour moi la question centrale de ce conte traditionnel russe.

Le processus de réécriture a trouvé racine dans des échanges autour de la table avec Clara Domingo, comme au plateau mais aussi dans des lectures communes, comme celles de la psychanalyste et conteuse Clarissa Pinkola Estès qui donne une interprétation psychanalytique de ce conte dans son livre Femmes qui courent avec les loups, de Sorcières de Mona Chollet, des écrits de Chloé Delaume ou des militantes écoféministes Vandana Shiva ou Starhawk citée plus haut. Toutes envisagent la libération de la femme (ou du « féminin ») par une reconnexion avec l’instinct, l’intuition, la nature et ses cycles. Si la sorcière fait peur, c’est à cause de sa liberté de pensée, de son autonomie, de la spontanéité de ses réactions, de l’étendue de son savoir et de sa connaissance de la vie. Dans cette adaptation, il m’a paru important de préserver le mystère et la magie du conte où tout ne s’explique pas tout en revisitant à travers la Baba Yaga cette nouvelle interprétation de la figure de la sorcière. Sa voix diffère des autres : au chant de la poupée, aux plaintes et aux ordres de la belle-mère et de ses filles, à l’insécurité de Vassilissa, elle répond par l’humour, l’irrévérence, l’imprévisibilité. Baba Yaga fait peur, mais contrairement à l’autorité de la belle-mère, ses ordres permettent à Vassilissa de se reconstruire : avec elle, et à l’aide de sa poupée, Vassilissa quitte la servilité pour apprendre la créativité, à prendre soin de son jardin (aussi bien intérieur que matériel), à mettre du sens dans ses actions, à faire le tri, à distinguer le grain de l’ivraie, à faire son propre pain. Elle sort de la peur et d’une vision binaire du monde « les gentils d’un côté, les méchants de l’autre » pour savourer la complexité et l’ambivalence des choses.

Il ne s’agit plus de rêver d’allumer les étoiles mais d’éveiller le feu qui brûle en nous.

Sonia Pavlik – Octobre 2020

MISE EN SCÈNE

3 femmes sur scène, comme autant de Vassilissa, de bonne-mère, de marâtre et de Baba Yaga, se partagent cette histoire de reconquête …

Une chanteuse, musicienne, compositrice, bruiteuse, avec sa guitare électrique et son looper, est la voix du conte
Une comédienne-danseuse est le corps du conte et interprète les personnages de l’histoire

Une dessinatrice est la matière du conte : elle dessine en direct sur scène

3 univers se mêlent pour n’en former qu’un et nous mener au cœur de la forêt, à l’orée de l’intuition et du monde des ombres : un voyage nécessaire, un séjour chez la sorcière Baba Yaga comme apprentissage vers la vie Sauvage et Libre.

Teaser de Vassilissa

Dossier artistique